La culture élargit son horizon.

Les musées, galeries et maisons d’édition peuvent ressembler à de vénérables institutions, mais elles ont pris le train du numérique.

da Mark Tungate , Adforum

Maintenant que nous sommes nombreux à être obligés de rester à la maison, comment allons nous absorber notre dose de culture ? Les musées et les galeries d’art sont fermées; et dans certains cas, nous ne pouvons même plus aller flâner dans la librairie de quartier. Par chance, bien avant la pandémie, les institutions culturelles ont investi le numérique avec des innovations digitales et des partenariats parfois surprenants.

En mars dernier, Google Arts & Culture s’est associé à plus de 1 200 musées pour fournir une sélection unique des plus belles visites virtuelles de musées, en haute résolution, jusqu’au détail le plus précis. Et pour que les visiteurs s’y lancent, Google a fait un top 10 très utile : à découvrir ici

Google Arts & Culture vous permettra également d’explorer des sites historiques comme le Taj Mahal ou la Grande Pyramide de Gizeh.

En France, la ville de Paris et l’association Paris Musées ont fait équipe pour créer Muséosphère, un projet destiné aux enfants. Il leurs permet une visite virtuelle, à 360°, de sites comme la maison de Victor Hugo et – peut-être encore plus intéressant si vous êtes un jeune, les inquiétantes catacombes.

https://www.museosphere.paris.fr

Les institutions culturelles ont, pour faire face à différents challenges, souvent adopté des solutions digitales. Quand le philharmonique de Berlin s’est retrouvé, pour la première fois en 2018 sans chef d’orchestre, il a mis en scène une spectaculaire installation : l’exposition était visible sur Instagram et dans la presse pour démontrer au public que c’était là une opportunité pour expérimenter

De manière similaire, pendant l’été 2019, le Rijksmuseum à Amsterdam est, en quelques sortes, sorti de ses murs avec l’opération “Night Watch”, une initiative qui permettait au public d’assister à une analyse en direct d’un chef d’oeuvre de Rembrandt par des restaurateurs. L’opération avait le but très sérieux de faire comprendre l’impact du temps sur la peinture de 1642 mais aussi de considérer les solutions pour sa conservation, tout en amenant des visiteurs extérieurs au sein du musée et au milieu des arcanes de la restauration artistique. Pour ceux qui n’auraient pas pu en profiter, il y a une vidéo time lapse du début de l’opération ; et de la mise en place d’un cadre de protection en verre dessiné par l’architecte français Jean-Michel Wilmotte.

L’année passée, Goodby Silverstein & Partners à San Francisco s’est associé au Musée Dalí Museum en Floride en utilisant une combinaison d’intelligence artificielle et de technologie pour réussir l’impossible : faire revenir Salvador Dalí du monde des morts. L’artiste, bien vivant était vraiment amusant à regarder en ligne ; et les visiteurs pouvaient également le voir commenter ses propres oeuvres, dans le musée.

De retour au présent, si vous aimez l’opéra, soyez sans crainte : le Metropolitan Opera de New York offre, depuis le début de la pandémie, des concerts diffusés en ligne, et à la demande. Ils ont ainsi, selon le Met, attiré des “centaines de milliers” de personnes tout en utilisant aussi son site pour inciter aux dons.

(à écouter sur le site : https://www.metopera.org)

Qu’en est-il de la littérature ? Les éditeurs ont compris qu’Instagram était un bon moyen de promouvoir de nouveaux titres et de rester proches de leurs lecteurs. Je suis la fameuse maison d’édition britannique Penguin Books qui permet à des auteurs célèbres comme Nick Hornby (Haute Fidélité) ou Harlan Coben (Ne le dis à personne) de prendre la main sur son compte et de poster des extraits de livres ou des conseils et astuces pour de jeunes écrivains.

Instagram de Penguin Books

Je suis également fan de l’éditeur américain de science-fiction et fantasy Orbit qui associe cocktails et sorties de nouveaux ouvrages dans dans un lieu virtuel, la “taverne Orbit”. Si vous voulez savoir quel cocktail “matche” au mieux avec un livre appelé “L’âge des sorcières” (The Age of Witches), tout en comprenant les idées de l’auteur Louisa Morgan, c’est le la bonne place.

Instagram d'Orbit

Ce qui est certain avec le confinement à la maison, c’est qu’un monde de culture immense s’ouvre à vous, et ce, avec un simple clic de souris. 

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